Pour montrer qu’ils ne craignaient pas la douleur, les samouraïs pratiquaient le seppuku, ou hara-kiri. Le peuple a commencé à se tatouer en partie pour prouver qu’ils étaient aussi capables de la supporter. Perçu comme une blessure destinée à donner vie à une œuvre d’art, il reflète la force et le courage de son porteur au yeux des japonais. S’il rend unique la personne tatouée, le tatouage est également preuve d’appartenance à un groupe. C’est d’autant plus le cas dans la société japonaise moderne où il est apparenté aux Yakuza, malgré la levée de l’interdiction du tatouage au japon depuis des décennies. La personne tatouée permet aux artistes de faire perdurer leur art et leur culture, faisant perdurer la tradition.
Les tatouages d’antan étaient surtout inspirés de la littérature, de personnages légendaires voire de scènes guerrières mythiques pour les tatouages dorsaux. Le tatouage japonais d’aujourd’hui est imprégné de spiritualité et de religion, mais reflète également le passage du temps et des saisons. Considérée comme une des formes de tatouages les plus abouties au monde, l’Irezumi avait originellement la spécificité de recouvrir tout le corps de motifs complexes. Aujourd’hui, il est commun de ne faire qu’une ou plusieurs pièces dans ce style, mais le tatouage intégral reste pratiqué par certaines personnes. Le nom Irezumi, utilisé surtout au-delà des frontières nippones, a une connotation négative sur place et peut également être appelé Horimono.
Assimilées à la technique Tebori, le tatouage japonais à la main pratiquée avec des outils que l’artiste tatoueur a conçu lui-même à partir de bambou et d’aiguilles scellées par du fil et de la cire, deux techniques se distinguent. Le tsukibori, un mouvement rapide souvent utilisé pour les contours et le hanebori où la pointe de l’aiguille est tournée vers le haut pendant qu’elle est plantée pour des variations d’intensité plus précises.
Le tatouage à la main requiert un long apprentissage. Là où le tatouage à la machine peut se faire en un mois, le Tebori ne se maîtrise qu’au terme de cinq ans de formation. Aucune des deux techniques n’est parfaite et possède ses avantages comme ses inconvénients. Si certains artistes japonais tiennent à garder les techniques ancestrales, d’autres allient tradition et modernité pour combler les lacunes que chaque technique peut avoir. C’est le cas d’Hiroshi III, figure iconique du tatouage japonais considérée comme l'un des plus grands maîtres du tatouage japonais contemporain.
Né en 1946 à Yokohama, au Japon, Yoshihito Nakano a commencé sa carrière de tatoueur en autodidacte à 21 ans, observant les tatouages pour comprendre comment les faire. Il a ensuite suivi les enseignements traditionnels de son père, Horiyoshi I, puis a appris à développer son propre style. Fervent défenseur de l'art du tatouage japonais, il a contribué à préserver et promouvoir cet art traditionnel en enseignant à de nombreux apprentis et en participant à des expositions ou des événements internationaux. Son influence s'étend au-delà des frontières du Japon, et son travail a grandement contribué à la reconnaissance du tatouage japonais au niveau mondial.
S’il a appris auprès de son père à cette époque, c’est désormais lui qui forme son fils. Si celui-ci embrasse la carrière du tatouage, il héritera du nom Hiroshi IV. C’est ainsi que ce savoir empreint de tradition et d’histoire se transmet au japon depuis des générations.
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