Le tatouage pratiqué en Egypte Antique ?
On pense souvent que le tatouage est un art récent pour l'espèce humaine, mais il est pratiqué depuis bien plus longtemps que ce que l'on croit
Saviez-vous que le tatouage était pratiqué dans l'Antiquité égyptienne, que cela a été découvert il y a moins de cinquante ans et que c’est la découverte d’un français ? Découvrez-en plus en lisant la suite.
Dans la seconde moitié du dix-huitième siècle, l’Égypte antique redevient un modèle pour la France et l’Angleterre. Les architectes réinventent et modernisent les styles égyptiens, alors associés à l’exotisme. Mais l’adoration de cette ancienne civilisation puise également dans le mystère qu'elle a pour eux. Un mystère qui va embarquer l'égyptologue Eugène Grébaut aux alentours de Thèbes en 1981.
C’est sur la rive gauche du Nil qu’a été découvert le site de Deir el-Bahari. Un complexe funéraire dont les observations permettent d’estimer qu’il date d’environ deux mille ans avant notre ère. À l'intérieur, se trouvaient entre autres plusieurs sarcophages contenant toutes sortes de choses, allant d’ossements bovins à des figurines féminines, décorées de ce qui semble être, déjà, des tatouages. Cependant, le sarcophage qui nous intéresse aujourd’hui n’est pas seulement un des premiers découverts, mais surtout l'un des seuls nous permettant d’identifier avec quasi-certitude la défunte y résidant : Amunet. Si celui-ci est autant illustré et a si bien conservé son hôte, c’est parce qu’il s’agissait d’une personne de haut rang, d’une éminence religieuse. En effet, Amunet était la prêtresse d'Hathor, représentant, entre autres, la fertilité et accompagnant les femmes lors de l’accouchement. Il s'agissait à cette période d'une déesse majeure dans la région de Thèbes.
L'étude de la momie a notamment permis de découvrir des bijoux restés en place sur un corps particulièrement bien conservé (pour un cadavre de quatre mille ans, entendons-nous), recouvertes d'une multitude de marques. Une rangée de petits points entourée de deux lignes forment un premier tatouage sur son épaule gauche et sa poitrine, tandis qu'une dizaine de rangées de tatouages en pointillés sont présents sur son bras droit et sous le coude, un motif répété de l’autre côté est caché sous la momie. Sur son ventre et sa poitrine se trouvent également des formes abstraites, toujours organisées en tirets ou en pointillés, le tout apparaissant couleur bleu foncé. Trois scarifications en lignes parallèles horizontales sont aussi observées au niveau de l’aine.
En prenant en compte la condition sociale et religieuse d’Amunet, ainsi que des preuves telles que des statuettes représentant les mêmes motifs de manière réfléchie, on a supposé que certains tatouages avaient des implications médicinales, voire même prénatales. Cela implique une utilisation et une symbolique des tatouages au sein de la civilisation égyptienne antique bien différente de notre époque. Cependant, les tatouages ornementaux existaient probablement aussi, mais dans le but de souligner l'appartenance à une classe sociale ou religieuse.
Enfin, même si Amunet n’est pas l'unique momie retrouvée avec des restes de tatouages, il faut garder en tête que toutes les études et découvertes n’ont pas été publiées intégralement, sans oublier qu’il reste encore énormément de découvertes à faire sur cette civilisation. Il nous est impossible de comprendre parfaitement leur pratique du tatouage, mais les éléments que nous avons aujourd’hui nous permettent au moins d’affirmer que cet Art a déjà bien plus vécu que ce que l’on peut croire.
En espérant que cet aperçu sur le tatouage en Egypte vous a plu. On compte creuser le sujet au fil du temps en revenant dessus avec des articles occasionnellement, mais en prenant le temps de varier les sujets entre chaque.
A bientôt pour un nouvel article !
Très intéressant 🙏